Équilibre digestif : les clés de l’Ayurveda pour une digestion optimale

Selon l’Ayurveda, médecine complémentaire indienne, la digestion est la pierre angulaire de notre bien-être, de notre santé globale.A travers les principes des doshas (Vata, Pitta et Kapha) et d’Agni (le feu digestif), l’Ayurveda offre des solutions holistiques aux troubles digestifs.

Les fondamentaux de la digestion en Ayurveda

Le feu digestif : Agni

Agni est une notion clé de l’Ayurveda. Ce dernier signifie « le feu », « la bile » ou « la capacité digestive ». Ainsi Agni est le feu qui absorbe et transforme tous les aliments en énergie afin de nourrir le corps et l’esprit. Selon le texte classique Charaka Samhita : « De la puissance du feu digestif découle la force, la santé, l’espérance de vie et le souffle vital. » Agni est donc responsable de notre digestion, notre métabolisme, notre immunité et notre vitalité. Dès que Agni dysfonctionne ou s’affaiblit, la digestion est plus compliquée, et les maladies peuvent apparaître plus facilement.
‍
Bien plus qu’une simple fonction physique avec la digestion, Agni a pour fonction d’apporter clarté mentale, joie, plaisir et enthousiasme. Il est donc également un soutient psychique important.

‍Agni perd progressivement de sa force avec l’âge chez tous les individus, c’est pourquoi il est primordial d’entre prendre soin le plus tôt possible. Néanmoins, la force du feu digestif varie également selon notre doshas dominant.

Les doshas et leur influence sur la digestion

Il existe 4 grands types d’Agni : Sama agni, Vishama agni, Tikshna agni, Manda agni

Ainsi selon votre profil dominant vous pouvez avoir une idée du type d’agni que vous avez. Néanmoins, le feu digestif est influencé par les déséquilibres de vos doshas, les aliments, votre environnement, vos émotions, les saisons et la pratique d’une activité physique ou non.Il est donc tout à fait possible par exemple d’être Pitta dominant avec un agni lent, dû à une alimentation et une hygiène de vie non adaptées.

Sama agni (agni équilibré)

Il s’agit d’un feu digestif équilibré, avec un équilibre des doshas. Il est caractérisé par un appétit régulier et modéré ainsi qu’une digestion efficace, c’est à dire qui se fait en 3h, sans production de toxines et une assimilation intestinale optimale.

Vishama agni (agni irrégulier)
‍
Il s’agit de l’agni que l’on retrouve principalement chez les personnes au profil Vata dominant ou ayant un déséquilibre de ce dosha. Il se caractérise par un appétit et une digestion irrégulière (alternance faim, pas faim) avec parfois l’apparition de ballonnements, gaz, constipation, coliques ou syndrome du côlon irritable.

Tikshna agni (agni trop fort/rapide)

On le retrouve généralement chez les profils Pitta dominant ou ayant un excès de ce dernier. Dans ce cas, la digestion est plus rapide et se fait en 2h, le métabolisme est accéléré, l’appétit est plus intense avec l’apparition de sensations de brulures, de gastrite, ulcère ou diarrhée.

Manda agni (agni lent)

Les personnes Kapha dominant ou avec un excès de ce dosha présentent plus facilement ce type d’agni. Le métabolisme est ralenti, la digestion se fait plutôt en 4h en moyenne, avec peu de sensation de faim. Un feu digestif affaiblit mène à des troubles tels que l’asthme, une somnolence et/ou lourdeur après les repas ou encore des nausées.

Les conséquences d’une mauvaise digestion

La production de toxines

La première conséquence d’une mauvaise digestion est la création de toxines, ama en Ayurveda. Il s’agit autant des aliments que des situations, émotions que le corps n’a pas pu digérer et transformer de façon efficace. Tous ces éléments mal ou non transformés vont être stockés dans l’organisme et provoquer des maladies et également un brouillard mental, de la léthargie, etc.

Apparition de diverses maladies

De très nombreuses maladies, d’un point de vue ayurvédique, sont à l’origine d’un trop pleins de toxines dans le corps et l’esprit. Cela peut se manifester par une fatigue chronique, des rhumes à répétition car il est important de se rappeler que notre feu digestif représente aussi la force de notre système immunitaire.De même, les allergies sont directement reliées à une faiblesse digestive. Notre stabilité mentale et émotionnelle sont elles aussi liés à la qualité de notre digestion. C’est pourquoi il est primordial de mettre en place de bonnes habitudes afin de maintenir la digestion dans un fonctionnement optimal.

Photo de mains recevant de l'huile de massage d'une petite bouteille

Les pratiques ayurvediques pour améliorer sa digestion

Adapter son alimentation

Avant même de vouloir adapter son alimentation, n’oubliez pas que certaines règles en termes d’alimentation sont primordiales.Par exemple, prendre le temps de bien mâcher et de manger uniquement lorsque vous ressentez la faim. Pour en savoir plus sur les principes de bases, visitez la page « Cuisine et nutrition ».

Une fois ces principes de bases mis en place, il est important en Ayurveda de déterminer votre type agni (ci-dessus) et vos doshas dominants (naturels ou en excès). Vous pourrez ainsi mettre en pratique les conseils alimentaires selon vos doshas.

Ensuite n’hésitez pas à rajouter des herbes fraiches, herbes aromatiques et des épices à vos plats. En plus d’apporter du goût et de la couleur (et oui, on stimule tous les sens quand on mange en conscience !), les épices facilitent la digestion et l’assimilation de aliments et augmentent votre feu digestif. Vous pouvez par exemple utiliser le gingembre, le fenouil, la badiane, etc. Bien évidemment les épices sont à choisir en fonction de la problématique digestive, de votre dosha dominant, etc…

Activité sportive

Vous connaissez tous le slogan« manger, bouger ». En Ayurveda, il en va de même, la pratique d’une activité sportive est recommandée, notamment dans le cas d’un Agni faible ou irrégulier. Le simple fait de se mettre en mouvement, réchauffe le corps, relance le métabolisme et permet d’augmenter la force d’Agni et donc de mieux digérer. La pratique sportive est également à adapter à votre cas.

Certaines postures de yoga sont connues pour aider dans le processus de digestion. Notamment les postures de torsion comme Ardha Matsyendrasana (La Torsion Assise), ou l’alternance entre la posture du chat (Marjarasana) et de la vache. Toutes les postures permettant un massage en douceur des organes digestifs améliorent votre digestion.

Les massages ayurvediques

De façon général les massages ayurvediques permettent de rééquilibrer vos doshas. Si vos doshas sont équilibrés, agni fonctionnera également de façon optimale. Dans le cadre de troubles digestifs, vous pouvezvous rapprocher d’un praticien en ayurveda pour recevoir le massage le plus adapté à votre cas.

Le massage abhyanga des organes internes digestifs permet de les assouplir, de les nourrir s’ils sont trop secs, par exemple en cas de constipation.

Les pranayama

Il existe d’autre pratiques utilisées en Ayurveda pour aider à augmenter et/ou maintenir un bon feu digestif.
Certains exercices de pranayama (ou exercices de respirations)pratiqués de façon quotidienne aident le système digestif dans son bon fonctionnement. On retrouve par exemple Bhastrika (soufflet du forgeron) ou Kapalabhati (respiration du crâne brillant). Ces exercices sont à faire à jeûn, et si c’est la première fois, il est mieux d’être accompagné par une personne compétente, comme un yogi.

Détox et jeûn

Il est courant et à la mode de faire des détox ou des cures de jeûn. En Ayurveda ces pratiques sont à doubles tranchants.
‍
Il est en effet intéressant, une à deux fois dans l’année de procéder à une cure de détoxification du corps, principalement au printemps et éventuellement au début de l’automne. Mais attention, la méthode et la durée a appliquer va dépendre de votre dosha dominant. Une détox trop forte n’est pas judicieux pour un profil Vata dominant par exemple.

Le jêun est aussi une bonne pratique pour aider le corps à transformer les toxines et augmenter le feu digestif. Encore une fois, cela dépend de votre dosha dominant. Il peut être recommandé de jêun une journée par semaine en cas avéré de toxines, ou d’effectuer des monodiètes. Une personne à dominante Kapha pourra par exemple tenir plus facilement un jeûn sur 3 jours qu’une personne Vata.Cependant, faire des jeûn à répétition, entraine sur le long terme une fragilisation et une diminution de la puissance digestive.

La médecine douce